En Grèce, les autorités judiciaires viennent de frapper fort dans leur lutte contre le piratage numérique. Un homme de 59 ans a été condamné à cinq ans de prison ferme et à une amende de 10 000 euros, pour avoir dirigé un site privé de torrents : P2Planet.net. Un verdict d’autant plus surprenant que ce site avait pourtant fermé ses portes en 2014, soit plus de dix ans avant la condamnation.
Lors du procès à Pirée, la décision a surpris jusque dans la salle d’audience. Les juges ont non seulement prononcé une peine de prison ferme, mais ont demandé son exécution immédiate. Trois agents de police ont escorté l’accusé hors du tribunal, directement vers la prison.
Ce jugement s’inscrit dans une politique de tolérance zéro envers les services illégaux de streaming ou de téléchargement. Les autorités grecques veulent envoyer un message clair de dissuasion à l’égard de ceux qui envisageraient de lancer des plateformes similaires.
Un site oublié, mais pas par la justice
P2Planet.net n’est plus accessible depuis une décennie. À son apogée, le site comptait plus de 44 000 utilisateurs et hébergeait 14 000 torrents, essentiellement de films, de séries et de la musique. Le site aurait été piraté et mis hors ligne en 2014, mais une enquête de la cybercriminalité grecque a permis d’identifier son fondateur à l’époque.
Les autorités avaient mené une perquisition à son domicile dès 2014, et sa responsabilité dans l’administration du site avait été confirmée. Pourtant, il a fallu plus de dix ans pour que le dossier aboutisse à une décision de justice.
Dissuasion ou symbole ?
Cette affaire interroge : peut-on vraiment dissuader les opérateurs de plateformes pirates avec un verdict aussi tardif ? Dans un monde numérique en perpétuelle évolution, le souvenir de ce site est déjà loin pour la majorité des internautes.
Mais pour les autorités grecques, l’effet de symbole prime : montrer que même après des années, un site illégal peut rattraper son créateur.
Source : Torrentfreak